• Date de sortie : 2013-01-01
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    Quand elle retrouve à Rome Bahman Mohassess, célèbre peintre iranien à l’oubli duquel le régime postrévolutionnaire a activement contribué, Mitra Faharani ignore qu’elle filmera les derniers mois de sa vie. La joie est pourtant au rendez-vous dans ce film. Malgré l’exil de cet homosexuel après la chute de Mossadegh, en 1954, une vitalité pasolinienne caractérise l’artiste et son travail. Rare toile à n’avoir pas été détruite de ses propres mains, « Fifi hurle de joie », accrochée dans sa chambre d’hôtel, résume cette combinaison de truculence et de désespoir. « On construisit et on détruisit, pour ne laisser au monde qu’une triste chanson » : le vers de Marino Marini dicté à la réalisatrice n’est que l’une des injonctions ludiques, parfois explosives, qui émaillent leur relation aussi fragile que touchante, Mohassess traitant le film en cours comme un autoportrait qu’il pourrait détruire à tout moment. En lui faisant rencontrer deux mécénes qui lui commandent une toile, Faharani joue les Balzac car l’entreprise a tout du chef-d’oeuvre inconnu. Comme le reste du commentaire-off, cette référence littéraire fait office de sas indispensable entre la forme a priori familière du portrait filmé et la violence crue, sidérante, qui l’a brutalement laissé inachevé. (Charlotte Garson, Cinéma du réel 2013)

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